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Name: Monster
First Name: Some Kind Of
Time : Born in 1979
Location : Paris
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mercredi 14 décembre 2005

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The loneliness of the long distance runner.

Vendredi, 8 heures 40

Ca commence par une galère de métro. Arrêt à Opera, packed like sardines in a tin crushed box. Un arrêt de dix minutes en pleine heure de pointe : du suicide. Les voyageurs s'entassent, prêts à tout pour ne pas perdre une minute de plus. Alors qu'un anglais de deux mètres m'écrase gentiment contre un siège, je m'extirpe péniblement, prêt à suffoquer. Je finis le reste à pied. Je me fraye un chemin, le gros étui de basse accroché à mes épaules. Arrivée à Saint Lazare, je me pose dans le train, lis quelques emails, en écris un ou deux en écoutant « Violator » que j'ai acheté hier. Mes paupières tombent déjà, mais ce n'est que le début, d'accord.

Vendredi, 18 heures.

Une journée de boulot bien remplie. On sort, Olivier et moi. Ami, et néanmoins collègue. On regarde un morceau de Some Kind of Monster, voir Metallica peu à peu tomber en ruine, voir leurs tensions, leurs incompréhensions, leurs egos faire exploser cette fragile entité qu'est un groupe de musique. C'est l'heure, on part pour la crêperie, lui enchaînera sur un concert de reprises vers Bibliothèque, alors que je partirai vers ma répète à Vélizy. On est rincés, tous les deux mangés par l'hyperactivité, par la grippe et par nos quotidiens sans amour. Nous partageons une envie ce soir, c'est de rentrer dans nos chez nous, nous vautrer sur nos canapés, recharger nos accus. Mais on ne le fera pas, ni l'un, ni l'autre. Poussés par ce besoin de pouvoir nous dire, ce soir, demain, plus tard, qu'on n'aura pas perdu notre temps. RER A, je descends à la Défense, le salue affectueusement. Train vers Chaville.

Vendredi, 21 heures.

J'attends à la gare de Chaville Rive Droite. J'ai froid, je lis Romain Gary, ça ne me réchauffe pas. Julien est en retard, c'est presque une habitude, je suis trop fatigué pour m'en formaliser. Arrivés au local, Ben est vidé lui aussi, lessivé, stressé. Ludo aussi. Fatigués. Tous. La répète est un calvaire, un cauchemar musical, une multiplication des pains. Mais ça n'est pas grave, la bonne humeur est là, on sait qu'on est tous au bout du rouleau. On remettra ça demain matin, en attendant, je squatte chez ben. On croise ses parents en coup de vent (« Le bassiste dort ici », factuel et succinct). Il est minuit 19, j'envoie un SMS à une copine pour un éventuel rencart dimanche, je lis un article de Versus sur Killing Joke, je dors. Enfin j'essaye. Winnie, le chat-vache à cataracte dont j'ai piqué le canapé pour la nuit hurlera à la mort une bonne partie de la nuit. Chacun sa place.

Samedi, 7 heures 15.

Réveil. Douche. Ben est réveillé. On passe prendre Ludo, 8 heures 15, nous voilà déjà au local. Les répétitions à la fraîche, rien de tel, les idées viennent toutes seules, souvent bonnes. Le soleil se lève, du café, un croissant, deux compos ressuscitées auxquelles on ne croyait plus. On se transbahute dans la voiture de Jul, qui n'est pas venu ce matin, horaire matinal oblige. On part pour Pigalle. Une réparation de tête d'ampli à gérer. Un croque club avec frites à l'Omnibus, on discute tranquillement, pas de tensions, le moment est agréable, rare, étant données es quatre personnalités disparates qui combattent dans ce groupe. On part en séance d'essayage, je craque sur la Fender Jazz Bass réédition 75, 2000 euros, on verra plus tard. Basses essayées, amplis réparés, baguettes achetées, les tensions reprennent, je rentre à la maison. Ligne 2. Ménilmontant. Un crochet chez le boucher, un amateur de rock'n'roll. Un tournedos. Fin de partie.

Samedi, 19 heures.

Impossible de m'arrêter. Assis sur le canapé, sans pouvoir trouver le repos. L'esprit tourne à vide. Il faut faire quelque chose, descendre au Chat Noir, mettre tout ça sur papier pour tenter d'y mettre un point final, d'en tirer quelque chose. Des journées marathon, déracinées, décomposées, martelées sur cahier. Le stylo qui court sans fin sur le papier, qui espère que la page suivante sera plus belle, sans ratures et pleine de beaux mots d'amour naïfs.

#Posted at 17:33