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lundi 27 août 2007

C’est un passage obligé. Une tradition. Une malédiction, même. Dans chaque festival de musique français, chaque année, chaque jour, il faut un breton. Voire plusieurs, mais un suffit.

Il y a deux ans, je m’en souviens comme si c’était hier (mais c’était y’a deux ans, je viens de le dire). Les Eurockéennes. C’était pendant Nine Inch Nails. Un des groupes que j’attendais le plus. Après deux chansons, ils entament ‘Something I Can Never Have’. Ou bien était-ce ‘Terrible lie’ ? Bref, ce con, là, sort son drapeau. Oh je l’avais déjà vu pendant Bloc Party, mais bon ça ne m’avait pas dérangé plus que ça. Là, je suis à fond, bien devant, au centre, Reznor donne tout ce qu’il a. Et là, plein cadre, un drapeau breton.

D’abord c’est la phase de déni. ‘Non, non, ça n’est pas en train d’arriver’. Puis on relativise. ‘C’est pas bien grave, et après tout si ça lui fait plaisir…’. Quatre secondes plus tard, vient la prise de conscience : ‘Il est en train de me gâcher la chanson, ce con’. Quatrième phase, le stoïcisme (qu’on appelle ‘détente’ dans les milieux diplomatiques). Non, ça ne va pas durer, il va se lasser, c’est une passade. Les muscles se crispent, les yeux s’injectent de sang.

Finalement, la tolérance ne devient plus qu’un lointain souvenir de cours de catéchisme. Je fends la foule, j’agrippe la chose au vol, en expliquant d’un ton qui frise l’hystérie ‘QUE JE SUIS PAS VENU LA POUR VOIR TON PUTAIN DE DRAPEAU BRETON’. Penaud, l’interpellé quémande explication. ‘Ben il est pas beau, mon drapeau ?’. C’est pas qu’il est pas joli, ô ker-intelligence plou-supérieure. Mais ça me gâche la vue. L’intéressé semble convaincu.

Dix minutes plus tard, il a avancé de dix mètres, croit que je l’ai oublié, et, pendant ‘March Of The Pigs’ (ou était-ce ‘The Collector’ ?), remet ça de plus belle. Dans ces moments là, la pédagogie, c’est pour les faibles. J’avance comme l’éclair, saute vers l’étole abjecte en manquant de la lui arracher des mains. Nos regards se croisent, il a compris, n’y reviendra plus.

A Rock en Seine, cette année, ils étaient trois, ils étaient trop loin, ils avaient bu, on a dû s’y mettre à cinq à coups de boulettes de papier et de gobelets vides avant qu’ils ne comprennent. Mais d’où vient donc cette volonté farouche, partagée par un peuple entier, de gâcher la vue de ses congénères ?


Dans un autre registre, Tool a tout écrasé, Bjork a fait ce qu’elle a pu, Mogwaï a assuré. Avec Erik Truffaz et Emilie Simon dans de convaincants seconds rôles. Et le gros de la programmation pop-hype-molle en figuration. Bref, Rock en Seine, un festival dans la plus pure tradition française.

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